Ma rencontre avec le Genepi remonte à 43 ans maintenant quand j’ai rejoint l’équipe lyonnaise en vue d’assurer la relève à leur départ programmé.

Je garde un souvenir intense de ces trois années (1975-1978) qui a vu le groupe s’étendre, la prison des femmes de Montluc s’ouvrir aux étudiantes, les relations s’approfondir notamment avec les détenus et les surveillants.

C’est par cette expérience que mon regard sur l’univers carcéral et les prisonniers a définitivement changé et me permet de voir derrière les chiffres, l’immense travail qui reste à réaliser pour transformer la prison et favoriser les peines alternatives.

J’ai été sollicité dans les années 2000 comme administrateur associé et j’ai eu la chance de voir comment le Genepi avait grandi et s’était transformé, tout en conservant un sens élevé d’un fonctionnement démocratique et du respect des opinions de chacun de ses membres.

J’ai rejoint dernièrement l’Association des Anciens, non pas pour revivre un souvenir figé de ce que fût « mon » Genepi, mais pour me permettre de suivre l’actualité qui entoure la justice et plus particulièrement le quotidien des détenus lors de leur séjour en prison et à leur sortie.

La variété des manières d’agir est énorme et comme tout un chacun dans ce domaine, nous n’échapperons pas aux contradictions inhérentes à ce domaine :

• Accompagner les personnes incarcérées à leur sortie de prison et agir en solidarité ;
• Dénoncer le recours au tout carcéral en constatant l’immensité du chemin à parcourir.

Il y a de la place pour tous ceux qui veulent agir, pourvu qu’il y ait respect, écoute et acceptation que plusieurs chemins existent pour parvenir à nos objectifs.

Christophe Conway,

Trésorier de l'association