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Prison en France, insupportable déjà-vu

08 juin 2019 Association
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Au fil des années, chaque année, des chiffres, des événements, des commentaires, avec toujours le même constat pour la justice en France et pour les détenus en particulier : une absence de moyens tant humains que financiers significatifs permettant de véritables changements. Quelques chiffres pour fixer les idées:

  • 71 828 personnes incarcérées au 1 er avril 2019, un triste record…
  • Une densité carcérale à 117,7%... supérieure à 200% dans sept établissements pénitentiaires!
  • 1 636 matelas au sol…
  • 131 personnes se sont suicidées en prison en 2018.

Le discours de Madame Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, prononcé le 13 mai en ouverture du colloque L’équilibre des peines : de la prison à la probation, organisé sous l’égide de l’INHESJ (Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice), fait le point sur la situation en France et présente des perspectives intéressantes.

Mais au niveau des moyens, pas un mot, alors que beaucoup de ces propositions supposent que nous arrêtions au moment des arbitrages budgétaires de considérer les tribunaux et les prisons comme les variables d’ajustement.

Sans moyens humains supplémentaires (juges, agents de probation, assistants sociaux, gardiens, …) peut-on imaginer un meilleur rendu de justice ? Un meilleur encadrement de la probation ? Une exécution de peine en prison plus humaine et moins désocialisant ? Une sortie de prison moins problématique?

La revue « Nature » publie les travaux d’une équipe de l’université de Berkeley (Californie) qui a mesuré l’impact de la prison par rapport aux peines de probation. Cette étude scientifique remet en cause l’intérêt de la prison dans la prévention des violences avec un suivi jusqu’en 2015 d’une cohorte de 111 110 personnes condamnées pour des violences dans l’Etat de Michigan entre 2003 et 2006. Avec une méthodologie rigoureuse et des statistiques dépolluées des biais habituels, la conclusion de l’étude est que l’emprisonnement augmente la violence après la libération ou, dans le meilleur des cas, n’a aucun effet ni positif ni négatif.

De quoi stimuler, si besoin était, nos réflexions et agir rapidement en conséquence !




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